Interview de Vicsya SOEUNG – Managing Director – TimeOne – Programmatic

Quel est ton métier et quelles sont tes missions au quotidien ?

Vicsya : Mon métier consiste à piloter l’ensemble de la chaîne média du groupe dans l’objectif de répondre aux problématiques marketing de nos clients à travers de l’achat d’espaces digitaux, que ce soit en marketing programmatique ou sur de l’achat direct via nos réseaux partenaires. Mon quotidien s’orchestre autour de plusieurs missions qui vont de la conception de produits innovants pour répondre à des problématiques annonceur, de la commercialisation de ces produits jusqu’au management de l’équipe avec laquelle je travaille.

Est-ce que tu peux nous rappeler ce qu’est l’AdFraud en quelques mots ?

Vicsya : La fraude publicitaire existe depuis le début de la publicité en ligne, elle a muté au même rythme que les technologies et environnement digitaux. L’AdFraud représente en quelque sorte l’utilisation d’outils spécifiques consistants à modifier artificiellement le comportement et les résultats d’une campagne media digitale.

Dans quelles mesures cela menace-t-il les entreprises ?

Vicsya : Les mesures des campagnes se font avant tout au travers de résultats quantitatifs basés sur des statistiques. A partir du moment où il y a tromperie, la lecture objective de ces données est faussée. Les analyses de campagne digitale se font en cascade, il suffit qu’une des métriques soit biaisée pour que toute la chaîne s’écroule. De manière concrète et directe, le budget investi par un annonceur ne va pas générer le résultat réel attendu.

Quelle garantie de sécurité TimeOne me procure-t-il ?

Vicsya : Tout d’abord, il faut savoir que le niveau de fraude intervient (directement ou indirectement) sur les réseaux et les régies publicitaires et peuvent avoir différentes formes : génération de trafic artificiel sur un site par exemple. Afin de lutter contre ces tromperies, des outils technologiques et standardisés existent sur le marché de l’achat publicitaire. En reprenant l’exemple de trafic artificiel, il est possible de les repérer via des comportements qu’on considèrera comme anormaux. Observer 15 clics consécutifs  sur la même IP en l’espace d’une demi-seconde va interpeler l’outil qui va comprendre que nous sommes face à un comportement anormal. TimeOne intègre par défaut et sur l’intégralité de ses campagnes des outils garantissant la protection de la marque (identification du trafic non humain, intégration de diffusion 100% brandsafe pour l’annonceur et sélection de réseau de diffusion premium).

D’après toi, pourquoi est-il de plus en plus important de se protéger contre l’AdFraud ?

Vicsya : Aujourd’hui,  la fraude peut monter à hauteur de 30% de la valeur totale des achats media, autrement dit cela représente un tiers de la diffusion frauduleuse dans le pire des cas. L’utilisation d’outils pour lutter contre l’AdFraud fait passer cette valeur sous la barre des 1%.  En quelques points, les intérêts sont multiples :

  • Rationnaliser l’investissement de ses budgets media digitaux
  • Maitriser la diffusion de sa marque sur les régies publicitaires
  • Connaitre la véracité d’une campagne et la corrélation entre budget investi et KPI de pilotage

En moyenne, 40% des publicités diffusées sur le Web ne sont pas visionnées par les internautes. Comment TimeOne s’engage-t-il à diminuer ce pourcentage sur ses campagnes de Pub ?

Vicsya : Nous abordons ici le sujet de la visibilité et de la norme régie par l’IAB qui définit la visibilité comme étant 50% de la surface de la bannière vue au moins 1 seconde. Sur cette logique de nombreuses expositions publicitaires – exemple de bannières affichées en bas de page – ne sont jamais vues par l’internaute. L’optimisation de la visibilité se fait à travers 3 fondamentaux : La capacité à tracker une impression visible ou non, le choix de ses partenaires de diffusion et leur capacité à proposer des espaces publicitaires dits « visible » et enfin, l’optimisation du Media Trader et l’application d’un algorithme de diffusion maximisant l’achat d’espace publicitaire favorisant la visibilité.

La notion de visibilité est-elle seul critère de jugement d’une campagne efficace ?

Vicsya : La notion de visibilité est limitée aujourd’hui par sa définition propre et sa logique binaire appliquée (visible ou non visible). Que le format publicitaire soit bu 4 secondes ou 4 minutes, nous rentrons dans les 2 cas de figures dans la définition de la visibilité et interprétons donc le résultat de la même manière. Nous sommes convaincus qu’un regard porté sur la durée d’exposition permet d’avoir une analyse plus fine des performances d’une campagne VS le nombre d’impressions visibles pour lequel l’analyse n’est pas différenciée au-delà d’une seconde. Des nouvelles mesures émergent et tendent à se standardisées notamment avec l’introduction du modèle CPH (Coût par Heure) permettant de revaloriser le temps d’exposition d’une publicité face à un utilisateur. Les enjeux et les pratiques sont doubles : garantir à nos annonceur d’acheter de l’espace publicitaire 100% visibles et optimiser la campagne sur cette notion de durée d’exposition de manière à maximiser la mémorisation de la marque, du produit ou du service. Le pilotage sur un modèle CPH permet également de valoriser les formats publicitaires avec un objectif de capter l’attention de l’internaute, les formats display innovant ont donc une place particulière à avoir là où les annonceurs ont tendance à favoriser les formats vidéos sur des campagnes branding et de notoriété.